Bugger the bankers video

For some short sharp humour try the Austerity Allstars at either of the following links.

http://www.buggerthebankers.com/

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=WSIUf2hD6Io#!

Also, you might like to engage in the life without money discussion on the libertarian communism site here:

http://libcom.org/forums/announcements/life-without-money-07012013

Bodenfreikauf: Ein neuer Ansatz für eine solidarische Landwirtschaft in Österreich

[via kärnöl] Steigende Wohnungskosten und Lebensmittelpreise sind eine der Folgen, wenn Grund und Boden zur Ware geworden sind. Und die Ware „Boden“ wird nicht an jene verkauft, die ihn für sich praktisch nutzen wollen, sondern an den Meistbietenden. Boden ist … Continue reading
From: social-innovation.orgBy: Andreas ExnerComments

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Un diagnostic de nos problèmes systémiques
De la subsistance des gens par l’argent obtenu par un travail
EBR2012 ex-Film de campagne
par Pierre Cardonnel
http://www.youtube.com/watch?v=BBAy-DTRqQ0&list=UUF8KbNV0SQjzfq_zaJVYdRw&index=1&feature=plcp

(…) Oui, l’argent est devenu une fiction. Il n’existe que dans le cadre d’une convention que nous acceptons tous. Nous l’acceptons parce que c’est une chose à laquelle nous sommes habitués, en dépit de la réalité même de ce que nous pouvons voir. Pourtant les femmes et les hommes les plus riches de ce monde n’ont que le pouvoir de dire qu’ils possèdent les choses. Les montagnes “chiffresques” d’argent que les puissants pensent posséder n’existent pas. Nos propres économies à nous tous non plus, d’ailleurs. Tout ça n’est qu’un score virtuel de score vidéo. Des chiffres dénués de sens parce que déconnectés des richesses terrestres réelles. Mais pour en revenir à la source de nos problèmes globaux, est-ce que l’argent en est la clé ? Non. Là encore, cet argent n’est qu’un symptôme, une conséquence. Si l’on pousse la recherche vers une causalité, il nous faut regarder la société humaine plus loin que ce qu’on a l’habitude de faire, généralement regarder les choses à court terme, par exemple.

On estime que l’être humain, notre espèce vivante, l’homo sapiens, existe depuis à peu près 200 000 ans. Tout d’abord, comme beaucoup d’autres espèces, nous avons été des chasseurs-cueilleurs opportunistes; puis, en affinant notre savoir et nos outils, nous sommes devenus il y a un peu plus de 10 000 ans des éleveurs-agriculteurs, faisant nous-mêmes pousser les légumes et les fruits que nous trouvions jusque là, et gardant et élevant à domicile des animaux que nous chassions auparavant. Nous avons bâti des cités, mis en place des systèmes d’organisation de la vie commune de plus en plus complexes, et si les techniques et les outils de pensée se sont de plus en plus affinés, il n’en reste pas moins vrai que l’obligation de produire nos biens et nos services par le biais de notre travail a depuis nos débuts été la condition pour subsister, pour survivre. Puis un phénomène très récent a commencé à changer la donne. Depuis les débuts de l’humanité, et jusque vers les années 1800, la plus grande force dévolue au travail de production a été l’être humain lui-même, en tant qu’outil, à une proportion écrasante, de l’ordre de 98 %. Les 2 % restant étant la traction animale et des outils tels les moulins à eau et à vent.

On peut que depuis toujours, les hommes avaient vécu dans une société de basse énergie. C’est dans les années 1800, donc, que quelque chose d’étonnant est arrivé. C’est exactement en 1781 que James Watt inventa le moteur à vapeur. Et si cette invention peut paraitre anodine, elle allait pourtant bouleverser notre système de fonctionnement. Parce que c’était la naissance d’une série d’outils de haute énergie qui allait croitre durant les 200 années suivantes. Et c’est avec ces outils de conversion d’énergie en travail, que l’humain a été petit à petit remplacé dans sa propre faculté à convertir sa faible énergie en travail.

Si l’on jette un oeil sur la répartition de la population active française dans le secteur primaire, c’est-à-dire l’agriculture et l’élevage, au cours des 200 dernières années, on constate qu’on est passé de 74 % de la population qui travaillait dans ce secteur à 3 % de nos jours [1800: 74 % / 1913: 40 % / 1965: 14 % / 1990: 5 % / 2008: 3 %] Ce qui est très logique quand on imagine que là où il fallait une cinquantaine d’hommes pour récolter des céréales dans un champs, par exemple, un seul homme avec une moissonneuse-batteuse suffit aujourd’hui; et encore, avec une navigation automatique au GPS, cet homme peut ne plus être indispensable. Cette croissance des outils qui nous remplacent a également touché le secteur secondaire, celui de l’industrie. Si en 1800 16 % des travailleurs français exerçaient dans ce secteur en pleine croissance, avec le déclin de l’agriculture en terme d’emplois, l’industrie a pris le relais jusqu’à employer 39 % des actifs dans le milieu des années 60 [1800: 16 % / 1913: 32 % / 1965: 39 % / 1990: 29 % / 2008: 22 %] Mais là aussi, on le sait, l’automatisation de la production a remplacé l’homme, petit à petit, de sorte qu’aujourd’hui en France 22 % des travailleurs gagnent leur vie à l’usine, et évidemment, ce nombre est voué à baisser. Qu’est ce qu’il reste alors comme emplois pour qu’ils puissent assurer leur subsistance au quotidien ? Les métiers de service, le secteur tertiaire. Depuis 1800, date à laquelle seulement 10 % des Français travaillaient dans ces boulots de service, le pourcentage n’a cessé de croitre puisque c’est un secteur qui emploie aujourd’hui 75 % des travailleurs. [1800: 10 % / 1913: 28 % / 1965: 44 % / 1990: 66 % / 2008: 75 %]. Oui, notre possibilité de gagner notre vie actuellement est essentiellement dépendante du secteur des services.

Maintenant, la vraie question: est-ce que ce secteur est immunisé contre la progression des outils, contre l’automatisation ? Est-ce qu’une caissière de supermarché peut se sentir concernée par les caisses automatiques où l’on scanne soi-même ses produits ? Est-ce qu’un guichetier dans une gare peut craindre d’être remplacé par une borne automatique où l’on paye avec sa carte bleue ? Est-ce qu’un conducteur de métro peut penser qu’à terme, toutes les lignes seront vouées à devenir automatiques puisque celles qui le sont déjà fonctionnent très bien ? Si l’on réfléchit bien, on a notre réponse.

Alors oui, ça peut poser problème dans notre façon actuelle de fonctionner, car à partir de quel niveau de chômage se rendra-t-on compte que la progression de l’automatisation de la production de biens et de services est inéluctable ? Quant aux pourcentages que nous avons vus pour la France, ils sont très semblables dans les pays qui ont suivi le même mode de développement. Alors on peut se poser la question: “oui, mais il y a surtout des emplois qui disparaissent vers les pays émergents…”, c’est aussi vrai, mais ça ne change rien au problème ici. Si des emplois partent ailleurs parce que les salaires sont bien moins chers à payer, de toute manière, ces emplois ne reviendront pas ici. Quant aux pays où ils arrivent, ce sont des pays qui n’ont pas eu les moyens financiers de s’équiper au même moment que chez nous, mais leur progression sera similaire à la nôtre: automatisation du secteur agricole, puis industriel, puis du secteur tertiaire pour terminer. Et qu’est-ce qu’il y a après le tertiaire pour nous permettre de gagner notre vie ? Rien.

Il nous faut alors nous poser la question: qu’est ce qui est vraiment pertinent dans un travail ? Est-ce que c’est la possibilité d’occuper quelqu’un, et de lui permettre de gagner de l’argent pour assurer sa subsistance, ou est-ce que c’est l’utilité, la quantité et la qualité de ce qu’il produit en travaillant ? Est-ce qu’il serait absurde ou pertinent de ranger la moissonneuse-batteuse dans la grange, et de recruter à la place une cinquantaine de personnes pour produire la même quantité de céréales, et leur permettre de mériter de l’argent pour vivre ? Est-ce que ce qui est important pour nous en fait, ce n’est pas que les céréales soient produites ? Est-ce qu’à tous les niveaux de production de biens et de services, l’important est bien que ces biens et ces services soient produits, même s’ils ne le sont plus par les gens, par nous ?

La clé, le noeud de nos problèmes globaux se trouve ici. Dans cette équation qui est que pour accéder aux biens et aux services qui sont nécessaires à sa survie, il faut gagner de l’argent, argent que l’on obtient en travaillant. Cette équation fonctionnait très bien dans un monde de basse énergie, mais à l’heure où les outils remplacent les hommes dans la production de biens et de services, elle n’est plus valide. Si le travail se raréfie, alors que c’est le robinet qui nous permet d’obtenir de l’argent pour survivre, et que ce robinet se ferme, alors on se retrouve face à de sérieux problèmes. C’est avec cette donnée que nous créons des emplois inutiles, qui sont simplement là pour justifier d’un salaire. C’est avec cette donnée que nous créons une économie de type cyclique, avec comme outil premier la consommation massive de biens voués à être obsolètes très vite.

Si une marque suédoise d’ameublement à bas prix s’amusait à vendre par exemple une table qui puisse durer cent ans, comme nos anciens ont toujours su le faire, que se passerait-il ? On lui en achèterait beaucoup moins, en terme de tables produites. Donc, pour rentabiliser, il faudrait qu’elles soient beaucoup plus chères. Mais comme les gens ont de moins en moins d’argent, puique les emplois disparaissent peu à peu, ce n’est pas cette stratégie qui est employée. La marque va donc essayer de limiter au maximum ses coûts de production, créant au passage des sous-emplois, ou plutôt des sous-salaires; elle va étudier la manière dont la table pourra répondre à nos besoins pour un temps, mais également se s’abimer assez vite pour qu’on puisse lui racheter une nouvelle table, et donc lui permettre de continuer son activité rentable financièrement. On savait faire des tables qui durent sur du très long terme, alors qu’est-ce qui s’est passé ? On a perdu en technique, en savoir-faire ? C’est grave, parce qu’on peut dire qu’il y a eu une véritable rétention d’efficacité, puisque la vraie table efficace, c’est celle qui est solide et qui est faite pour durer; mais bien plus grave encore, c’est qu’en multipliant le nombre de tables qu’une personne pourra avoir tout au long de sa vie, on est dans un pillage de ressources terribles. Et quand on conçoit que tous les produits sont conçus dans ce seul but d’être rapidement renouvelés, et que tous les matériaux nécessaires à leur fabrication sont prélevés sans la moindre réflexion sur l’impact écologique, on comprend vite que la pollution de notre monde n’est pas due au petit tri que l’on va faire dans sa poubelle pour être recyclé on ne sait comment, que ce n’est pas non plus dû au fait que l’on coupe le robinet pendant qu’on se brosse les dents; tout ça, ce sont des petites choses en bout de chaîne.

La pollution terrible de notre monde vient de ce que notre société actuelle a un besoin vital pour maintenir tant bien que mal des emplois, et de faire un maximum d’argent au passage; notre société ne peut survivre sans cette consommation cyclique à outrance, faite de produits inefficaces, pensés pour être obsolètes très vite; des produits multipliés parce qu’en concurrence les uns avec les autres, d’une marque à l’autre, tout ça sans le moindre regard sur la quantité réelle de notre stock terrestre de ressources, sur l’impact que le pillage de tel ou tel élément puisse avoir sur l’écosystème d’un lieu.

Nous gaspillons énormément, sans que les standards de vie soient pour autant élevés à la hauteur de notre véritable savoir-faire. C’est également à cause de cette équation de la survie par l’argent obtenu par un travail que l’on assiste à des désastres de la pauvreté et de la misère. Selon les chiffres de l’ONU, 18 000 personnes meurent chaque jour sur Terre de la faim. Non pas parce que la nourriture n’existe pas, mais parce qu’ils n’ont pas eu les moyens financiers d’accéder à de la nourriture existante. J’ai bossé à un moment donné à faire de rayonnage dans un supermarché, et j’ai constaté le gaspillage ahurissant des aliments qui étaient jetés pour un oui ou pour un non. On a tous vu aux informations des gaspillages de masse, des mares de lait déversées dans les champs pour ne pas fausser les marchés… Des études américaines estiment que l’on jette 40 % de notre alimentation produite dans notre mode de vie occidental. Si on fait le lien avec les 18 000 individus qui meurent de faim chaque jour…

D’ailleurs, ce nombre ne veut plus rien dire, il masque par sa masse le fait que tous ces individus sont des gens, qu’ils avaient un nom, une histoire, une famille, une vie. Et que cette situation ne nous est pas insupportable, par un fait aussi arbitraire que ce sont des gens que nous n’avons pas eu l’occasion de rencontrer, de connaitre personnellement. Quelle serait notre réaction si un enfant que nous connaissions mourrait de faim ? Quels seraient nos cris pour réveiller le Monde ? Quant à la pauvreté massive, que l’on vit partout sur cette Terre, on sait le stress qu’elle génère, l’humiliation subie, l’obligation de survie qu’elle demande, quelles que soient les règles morales ou légales qui nous entourent… Est-ce que ce ne sont pas les bons ingrédients pour faire la recette de comportements délinquants, criminogènes, maffieux ? Est-ce que la misère fiancière n’est pas en lien avec la misère sociale ?

Si le travail humain n’était pas remplacé petit à petit par des outils perfectionnés, eh bien peu importe le nombre de personnes que nous sommes, il devrait toujours y en avoir puisque l’offre et la demande en biens et services seraient proportionnelles. Helas, on le sait, les offres d’emplois diminuent toujours et encore, et pour en créer artificiellement toutes les idées sont bonnes. On se retouve tous en concurrence prêts à accepter une activité rémunérée, non pas pour sa pertinence du point de vue d’une production de quelque chose, mais tout simplement parce que c’est la clé qui nous permettra d’avoir un toit, de manger et de régler nos factures.

Cette concurrence qu’il y a entre nous, elle existe à tous les niveaux: les entreprises sont concurrentes les unes avec les autres, et les pays, parce qu’ils sont intimement dépendants de la bonne santé des emplois chez eux, donc des entreprises, les pays sont également concurrents les uns avec les autres, et chacun tire la couverture à soi, sans que l’impact que puisse avoir son activité soit une préoccupation digne d’intérêt. Un monde anarchique, c’est maintenant qu’on le vit. Une multitude de structures qui se battent les unes contre les autres sans se préoccuper de leur impact ou de celui des autres, la seule règle étant de gagner, de devenir plus gros. Si l’on considère que la Terre est un tout, un organisme où tous les éléments sont en interdépendance, alors il est très préjudiciable pour nous tous que des institutions, des pays, des entreprises essaient d’accaparer le plus possible pour eux. Si chez un humain, l’organe le plus puissant, disons le cerveau, cherchait à s’accaparer l’ensemble de l’oxygène et des nutriments au détriment des autres organes, il en résulterait la mort pour l’ensemble de l’organisme, cerveau compris.

Je crois qu’il faut qu’on se penche sérieusement sur cette problématique de la subsistance des gens par l’argent obtenu par un travail, travail qui se raréfie dans un monde de haute énergie où la force de travail humaine n’est qu’un tout petit pourcentage par rapport à la force de travail de nos outils automatisés. Parce que cela semble être la source de tous nos maux, y compris celui d’un argent qui ne pouvait que de se dissocier de ce qu’il symbolisait, les ressources terrestres dont l’économie actuelle a un besoin vital de piller.

Une économie basée sur le gaspillage, donc une anti-économie puisque le verbe qui s’y rapporte, économiser, est l’inverse même du verbe gaspiller. Une anti-économie qui veut se faire passer pour pragmatique, avec costards-cravates, mots savants et complexité de chiffres qui en imposent, quand le veritable pragmatisme mathématique nous dit qu’il est impossible dans les règles de l’Univers de manger quelque chose plus vite qu’il ne se renouvelle pour toujours. Le long terme ne peut survivre à une consommation plus rapide que le taux de renouvellement de quelque chose. Malheureusement notre système est basé presqu’exclusivement sur l’exploitation humaine, le gaspillage des ressources et la production superflue. Notre nécessité d’avoir des emplois à tout prix, pour faire durer le système, se base sur l’inefficacité

Dana as a transitional strategy

Kellia Ramares-Watson, a freelance journalist and editor in California, is working towards a world without money. Most of us in this position seek strategies for changing the ways we operate in our personal lives. Here's what Kellia's going to experiment with this year in terms of give-and-take for her editing services:
As for price, I am starting the New Year with a new philosophy, for me. Our local Buddhist meditation center has operated for years on the principle of Dana — or generous giving. Basically, it is sliding scale. Consider your own personal financial situation, the length and complexity of the work to be edited, what it might cost in your home country, and your own sense of decency and fairness. Then come up with a figure.

One of the biggest problems with the capitalist pricing system is the fact that it tries to etch in stone a fixed value for something that is, in fact, of variable value, depending on the needs and desires of people who want the thing. The fixed price then creates scarcity, blocking certain people who need something from getting it.

While I am living in a money economy and need more of the stuff — hence the pitch for work — I am also looking for a way to lessen money’s influence on my life. For now, at least, the Buddhist Dana principle seems to be a good answer.
Kellia also has some limitations on the kind of work she takes on (e.g. no indexing) and the amount of work she can do at a time (e.g. no rush jobs) so that work does not adversely impact her health, which is very sensitive to stress. But Kellia is willing to hear what each person has to offer, and to consider each project individually. You can email her: theendofmoney@gmail.com

Economie Basée sur les Ressources (Mode d’emploi)

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Economie Basée sur les Ressources (Mode d’emploi)
par Pierre Cardonnel
http://www.youtube.com/watch?v=BjV0ByAV_oY

Si l’on s’en tient à l’idée qu’un système économique a pour fonction de réguler l’offre et la demande en biens et services, on peut faire l’analyse des “niveaux” que l’humanité a dû emprunter.

Le niveau 1, c’est le stade partagé avec tous les animaux: on se sert de ce que la nature produit, on cueille, on chasse; mais les limites sont très vite atteintes: on ne produit que très peu, on se sert, c’est tout. On n’est pas encore véritablement dans l’échange. Lorsqu’on commence à produire et qu’un système réel d’échange se passe, on en vient au niveau 2: le troc. On cède la propriété d’un bien ou d’un service, contre un autre bien ou service. Il y a des unités de comptes qui permettent de s’y retrouver. Par exemple, dans l’espace méditerranéen antique, le bétail (souvent le boeuf), servait à quantifier la valeur de ces biens et services. Là aussi, les limites arrivent très vite, les chances de faire coïncider l’offre et la demande sont très infimes: je veux échanger mes moutons contre des outils, mais mon interlocuteur n’a pas besoin de moutons, il en a déjà. Notre échange ne se fera donc pas.

C’est là qu’intervient le système de monnaie, le niveau 3, système vieux d’un peu plus de 2000 ans. C’est le niveau dans lequel nous somme encore. Ce système est basé sur des unités rares et plus faciles à transporter que les boeufs par exemple.Ce système utilise comme référent les métaux précieux, notamment l’or et l’argent. C’est particulièrement grâce à ce système que nous avons pu multiplier les échanges à une allure phénoménale, et de ce fait, bénéficier aujourd’hui d’outils et de techniques très avancées pour une espèce vivante. Cependant, il ne faut pas avoir un jugement moral sur la monnaie, qui n’est après tout qu’un outil ayant une fonction de régulation de l’offre et de la demande en biens et services. Il nous faut prendre du recul, essayer d’être les plus pragmatiques possibles. Puisqu’on a vu que les niveaux 1 et 2 atteignaient des limites et nécessitaient de passer à un niveau supérieur, il nous faut faire le même travail avec le niveau 3, celui de la monnaie.

Première limite, la rareté des biens ou des services. Pour fixer un prix, il faut analyser le degré de rareté d’un bien, la difficulté de son extraction, de sa transformation, de sa fabrication; le nombre de personnes nécessaires à tout cela. Plus un objet est composé de matériaux rares, plus la complexite des savoirs et des techniques sont nécessaires pour sa création, plus l’objet en question sera cher. C’est très logique.

Maintenant, notre capacité industrielle a poussé la productivité aux limites de la rareté, et si l’on réfléchit, on se rend compte que la réalité est souvent niée. Par exemple, on veut penser aujourd’hui que l’eau est un enjeu de rareté. Ici ! Sur la planète bleue !… où l’on estime la quantité d’eau à un milliard 360 millions de km3. Le problème est-il une question de manque de créativité quant aux moyens dont nous disposons pour récolter et retraiter cette eau, ou le problème est-il que la soit-disant rareté de cet élément naturel et abondant permet de gros bénéfices pour ceux qui se l’approprient ?

L’eau n’est qu’un exemple parmi l’ensemble des biens et services, et comme on aura pu le déduire, notre capacité technique réelle à créer de l’abondance est freinée par ce qu’est devenue la monnaie. C’est la monnaie qui génère le déni de cette consommation cyclique et cannibale; c’est elle qui ne veut pas voir que le travail salarié est mort. Cette monnaie qui n’a plus rien à voir avec les biens physiques, et qui ne correspond plus qu’à elle-même; cette monnaie qui n’est plus qu’une fiction de chiffres stockés dans des ordinateurs de ci, de là.

Alors, oui, lorsqu’un système économique a montré ses limites, malgré les habitudes, il a fallu en changer; c’est ce qu’on fait nos ancêtres. Se servir dans la nature n’étant plus pertinent, on est passés au troc; le troc n’étant plus pertinent, on est passés à la monnaie; et la monnaie n’étant plus pertinente, eh bien malgré l’idée qu’on se fait qu’elle est aussi naturelle que l’air que nous respirons, ou que la course de la Terre autour du soleil; c’est-à-dire que c’est la seule référence que nous connaissons, nous devons en changer. Objectivement. Alors certes, il y a une mauvaise nouvelle, si nous ne voulons pas voir le Monde s’effondrer à cause d’une abstraction, nous sommes obligés de changer. Cependant, il y a une nouvelle nouvelle: nous pouvons aisément changer, nous avons les outils, et nous avons toutes et tous à y gagner. Pour cela, il faut passer au niveau 4: une économie basée sur les ressources.

Imaginons une entreprise. Celle-ci tente de fonctionner sans avoir la moindre idée de la réalité de ses stocks: pas de recensement des matières premières utiles pour la fabrication de sa production, et pas de comptabilité des produits aptes à la vente. De plus, cette entreprise n’accorde aucune importance à ses atouts; outils techniques, mais également compétences diverses et créativité des équipes qui la composent. Aucune fluidité de coopération n’est permise entre les corps de métiers, au contraire, chacun tire la couverture à soi, ne permettant pas la coordination nécessaire à l’élaboration d’un produit optimal. Pas de gestion des stocks, aucun recensement de ses atouts, pas de but commun de l’ensemble des membres qui composent cette entreprise. Qui d’entre nous parierait sur la réussite de cette structure ?

Durant les 200 dernières années où notre monde basculait d’une société de basse énergie à celle de haute énergie, il y eût plusieurs propositions pour tenter de répondre à cette nouvelle donne. Le capitalisme, le communisme, le socialisme, et même le fascisme ont été des tentatives organisationnelles de s’adapter à ces contraintes et enjeux nouveaux. Ceci dit, ces tentatives n’ont pas cherché à sortir du champ du niveau 3, celui de la monnaie et du travail rémunéré; car certaines notions n’ont pas fait partie de l’équation de départ de ces théories: le fait que les ressources terrestres sont finies, qu’elles ne sont pas inépuisables, et ont un taux de renouvellement spécifique; le fait que la technologie allait croitre de manière exponentielle, les outils prenant peu à peu la place de l’homme dans la production; et le fait que l’électicité, amenant l’électronique, puis l’informatique, et donc des outils logiciels très performants permettraient de rationaliser la gestion de nos stocks de matières et d’énergies; ainsi que nos atouts, nos outils: notre savoir-faire et notre technologie. Ces outils de gestion intelligente qui mettent au rancard la gestion aveugle de l’offre et de la demande en biens et services qu’est la monnaie.

L’exemple de départ de l’entreprise vouée à la faillite à cause d’une gestion irrationnelle est pourtant à l’image du mode de fonctionnement de notre société mondiale actuelle. Qu’est ce qu’il nous faire pour remettre les choses dans le bon sens, avec ces données que nous avons prises en compte ? Pour commencer, il nous faut tous nous mettre d’accord sur un but commun. Cela devrait nous sembler raisonnable que ce but soit de survivre de la manière la plus prospère, la plus saine, et la plus durable possible. Si nous voulons cela, il va nous falloir essayer d’être optimaux dans nos choix, et d’éviter toute action qui puisse nous nuire sur le long terme.

L’humanité dispose aujourd’hui des outils les plus puissants que la planète ait pu connaitre: la robotique, l’informatique, les logiciels qui sont des outils permettant de traiter automatiquement des tâches par un appareil informatisé, et un système de réseau de communication informatique mondial que l’on appelle internet. Tous ces outils très nouveaux dans l’histoire de l’humanité ont vocation de nous aider dans notre démarche. De quoi avons besoin pour survivre de manière saine et prospère ? Nous avons besoin des ressources terrestres: de l’eau, de l’alimentation; de l’énergie pour faire fonctionner nos outils; des matières premières pour fabriquer ces outils, et pour construire nos habitats. Il nous faut donc commencer par la base de toute gestion: quantifier et localiser au mieux l’ensemble des ressources disséminées sur l’ensemble de la planète. Mais cela n’est pas suffisant. Nous devons également faire un suivi sur le taux de renouvellement des ressources qui constituent notre stock terrestre; ainsi que comprendre l’interaction écologique de chacune d’entre elles dans leur élément naturel, afin d’éviter toute nuisance à long terme.

Notre savoir-faire humain doit être aidé dans cette démarche par des outils logiciels qui permettraient donc un système global de gestion des ressources. La préservation et l’utilisation stratégique des ressources seront essentielles pour que nous puissions envisager une production de biens et services pérennes. Pour cela, il faudra étudier la pertinence de la performance de chaque ressource, et d’éviter d’utiliser celles qui sont nuisibles, celles qui ont des rétroactions négatives. Par exemple, le fait d’utiliser encore aujourd’hui une ressource qui est en train de s’épuiser comme le pétrole à des fins énergétiques est une honte. On sait que cela crée des conséquences dévastatrices en terme de pollution, mais c’est également une ressource rare dont nous avons besoin dans d’autres domaines: fabrication de matériaux plastiques, composites, etc. la liste est longue; alors que nous la brûlons littéralement pour produire de l’énergie, énergie par ailleurs disponible partout. Car en plus d’être les pourvoyeurs de la pollution la plus massive, ainsi que la majorité des conflits terrestres qui sont, ce n’est un secret pour personne, des guerres du pétrole, ce sont les compagnies pétrolières qui sont également les plus grandes “immobilisatrices” de technologie.

Je vous invite à chercher sur internet le documentaire “qui a tué la voiture électrique”. Il fait le point sur les lobbys pétroliers qui ont fait pression sur les décisions politiques pour stopper un véhicule électrique de GM dans les années 90, véhicule rapide, économe, avec une autonomie fonctionnelle. Je savais par ailleurs que la première automobile au monde à avoir dépassé les 100 km/h en 1899, la “Jamais contente” était une voiture électrique; mais j’ai été très surpris d’apprendre qu’en 1900, sur 4192 automobiles construites aux Etats-Unis, 1681 étaient à vapeur, 1575 étaient électriques, et seulement 936 étaient à essence. Quand on sait cela, et qu’on regarde la date sur notre calendrier, on peut vite comprendre qu’il y a un incroyable foutage de gueule.

Et cette prise d’otage du progrès continue, quand on sait que les plus grandes universités scientifiques telles que le M.I.T. de Boston par exemple, ces universités nous invitent à tourner nos recherches vers les hauts potentiels d’énergies que sont la marémotrice, l’éolien, mais surtout le solaire combiné aux nanotechnologies, ainsi que la géothermie. On sait que sur Terre, l’énergie est partout.
Mais on sait aussi que les financements pour des recherches efficaces ont à lutter à armes très inégales avec les lobbys pétroliers, ou nucléaires. Pour ces derniers, les habitants de Fukushima apprécieront l’aspect propre qui nous est continuellement vanté.

Donc, pour revenir à notre logique, il nous faut étudier la performance, la pertinence et le degré de rétroaction négative de chaque ressource. Il nous faut ensuite maximiser l’efficacité dans tout ce que nous produisons. Il faut que la conception du produit soit essentiellement tournée vers la qualité optimale de notre savoir-faire; que le but soit la durabilité et l’excellence du produit, l’économie matérielle, et qu’il soit pensé recyclable et apte aux mises à jour dès sa conception. C’est évidemment l’inverse de ce que nous faisons actuellement, gaspillant nos précieuses ressources en créant des objets inefficaces, pensés pour être renouvelés rapidement. Si on considère un ordinateur par exemple: la base matérielle qu’est l’écran, le clavier et la souris n’ont pas besoin de partir entièrement à la poubelle quand il n’y a qu’une petite pièce informatique à changer dedans. Sutout si la conception de cette base matérielle a été pensée avec notre meilleur savoir-faire en terme de durabilité, de design et d’ergonomie.

Maintenant posons-nous cette question: est-ce que nous avons besoin d’argent pour obtenir des biens et des services, ou est-ce que nous avons besoin d’obtenir tout simplement des biens et des services ? Est-ce qu’un outil informatique proposant une super-gestion de l’offre et de la demande peut être plus pertinent que la gestion aveugle que propose actuellement l’argent ? Nous avons les moyens de créer ce système intelligent de gestion. Il existe pratiquement déjà au sein de chaque entreprise, il nous faut simplement l’appliquer à la gestion mondiale de nos ressources, et de nos besoins. Une gestion qui évite une multiplication inutile de produits d’une qualité médiocre, qui repense au maximum la production au niveau local, pour éviter le gaspillage d’objets produits en plein d’endroits lointains, accroissant la pollution résultant de ces transports inutiles.

Il va falloir également nous poser la question de ce dont nous avons réellement besoin. Nous avons besoin des nécessités fondamentales que sont l’habitat, la nourriture; nous avons besoin d’outils facilitant notre vie; et nous avons besoin d’objets récréatifs, de loisirs. Nous savons aussi que ces besoins sont très variables, suivant notre personnalité, notre lieu de vie, notre culture, et même notre génération. Il va donc nous falloir faire des sondages globaux sur nos besoins réels. Ceci dit, il nous faudra réfléchir sur le besoin d’un objet, ou de la fonction d’un objet. Par exemple, est-ce que l’on a besoin de produits détergents très polluants pour nettoyer une surface; ou est-ce que l’on peut donner à la surface des propriétés hydrophobes, que l’on retrouve dans la nature par exemple sur la feuille de lotus, et qui empêchent la saleté de s’y fixer ? Est-ce que l’on a besoin d’un climatiseur pour réguler la température chez soi, ou est-ce que l’on peut imiter la structure de climatisation passive des termitières, faite de conduits et puits au diamètre précis, et permettant de garder une température oscillant entre 26,5°C et 28,5°C, quand l’environnement africain dans lequel elles sont a des variations pouvant aller de 4°C la nuit à 45°C le jour ?

Nous avons déjà fait le pas de “dématérialiser” certains besoins, parce que nous avons compris que la fonction était plus pertinente que l’objet. Nous sommes beaucoup à avoir une véritable collection de musique en MP3, et de ne plus avoir besoin du support matériel qu’est le CD. Il faudrait juste que la qualité des musiques soient semblables à l’original; mais nous avons déjà fait ce grand pas de la dématérialisation. Egalement, qui voudrait retrouver un téléphone portable pesant 1 kg, mesurant 20 cm, quand nous apprécions la diminution du volume matériel ? En fait, nous sommes déjà prêts à comprendre que la fonction est ce dont nous avons besoin, bien plus que l’objet. Et ça tombe bien, car le monde logiciel est bien plus économe qu’une multitude d’objets hétéroclites, tout en remplissant haut la main les fonctions dont nous avons besoin. Il faut que notre logique du confort matériel soit tournée vers l’excellence et l’économie maximale en ressources.

Plutôt que d’avoir l’ensemble de sa maison éclairée, il semblerait plus pertinent d’avoir un système de capteurs qui fasse que la lumière soit uniquement là où l’on passe. Eh bien, il faut que cette logique soit la même pour l’ensemble de nos biens et services. Que nous ayons tout ce qu’il nous faut, mais uniquement quand il nous le faut. Pour obtenir cette production abondante, mais également rationnelle et économe, il nous faut abondonner dès que c’est possible les opérations laborieuses, et laisser l’informatique et la robotique les faire à notre place. Premièrement, parce que ces outils sont conçus pour être très précis, bein plus que l’être humain, ils ne fatiguent pas et ne se déconcentrent pas; et leurs capacités en procédures et gestes complexes sont étonnantes. Mais deuxièmement, et c’est très importants, parce que nous ne sommes pas des robots, nous sommes des êtres humains, nous valons bien plus que n’importe quel robot; et il est à l’heure actuelle indécent de faire faire des tâches très pénibles par un être humain quand une machine peut le faire. Il faut énormément de courage pour travailler à l’usine; une caissière de supermarché a besoin d’extrèmement de courage pour faire le travail qu’elle fait; c’est très long, très répétitif, peu valorisant; et ça empêche la personne qui effectue la tâche de faire ce en quoi elle se sentirait utile: ses passions, sa contribution. Utiliser un être humain pour faire ce genre de tâche, c’est utiliser un ordinateur pour taper sur un clou.

Puisqu’on a vu que l’argent ne correspondait plus aux richesses réelles, que la vieille équation survie par l’argent par le travail ne fonctionnait plus, et qu’elle était productrice de gaspillage suicidaire, alors il nous faut basculer sur ce nouveau type d’économie basé sur les ressources, managé par les systèmes informatiques, nous permettant l’accès gratuit aux biens et services dans la mesure de nos stocks de ressources réels, et de nos besoins réfléchis.

Si l’obligation de travailler n’existait plus

[via]

EBR2012 ex-Film de campagne (à partir de 41 min)
par Pierre Cardonnel
http://www.youtube.com/watch?v=BBAy-DTRqQ0&list=UUF8KbNV0SQjzfq_zaJVYdRw&index=1&feature=plcp

Quel serait le degré de motivation pour contribuer à notre Monde si l’obligation de travailler n’existait plus, et si l’activité effectuée n’était plus rémunérée par de l’argent ?

Est-ce que les astronomes cesseraient de scruter les mystères de l’Univers parce qu’il n’y aurait plus de chèque en fin de mois ? Et sachant que leur confort de vie serait assuré de manière indépendante de leur activité, et qu’ils bénéficieraient des outils les plus perfectionnés pour leurs observations, leurs recherches… perdraient-ils réellement leur motivation ? Les passionnés d’informatique, les petits génies de la robotique cesseraient-ils de travailler à leur passion pour rester avachis dans des canapés ? Les musiciens arrêteraient-ils définitivement la musique ?

Si chacun d’entre nous avait les moyens d’accéder à la formation faite par des passionnés, des maitres, pour apprendre, être efficace dans sa propre passion, dans ce pourquoi l’on se sent doué; ce qu’on est prêt à donner au Monde, quel qu’en soit le domaine, est-ce que cela ne serait pas plus gratifiant, bien plus agréable, en comparaison de ce qu’on demande en ce moment de chacun d’entre nous ? Pour qu’en plus, on vive en tirant le diable par la queue ? Si l’on regarde bien, actuellement, on est même prêts à perdre de l’argent, à payer, pour faire nos passions: cours de danse, de cuisine, apprentissage d’une langue, etc. …

De plus, aujourd’hui chaque entreprise a pour but de faire de l’argent, et n’a son activité que comme moyen d’arriver à son but. L’industrie pharmaceutique n’a pas pour but de faire des médicaments: faire des médicaments, c’est son moyen d’action pour faire de la rentabilité. Un album de musique n’est plus produit pour faire de la musique, cette production musicale est le moyen d’action pour l’industrie du disque de faire de la rentabilité. Que deviendrait la motivation des gens si leur activité redevenait le but ?

Quant à l’idée de ne plus être financièrement rémunéré pour ce que l’on fait, est-ce qu’on imagine un instant la réelle rémunération que l’on aurait ? Si la société me donne l’occasion de donner le meilleur de moi-même, ce que de toute manière j’aime donner aux autres, cela veut dire qu’en retour, je bénéficierai du meilleur de tout le monde, dans tous les domaines composant la société. Je serai libéré de la contrainte d’être systématiquement bloqué dans mes choix de vie, parce que je dois quotidiennement subsister à mes besoins, et à ceux des miens. Contrairement à l’immédiateté contraignante actuelle, j’aurai le temps de faire ce qui est bon pour moi,  d’être détendu dans ma vie, et de contribuer à hauteur de ce que je veux donner au Monde. Parce qu’aujourd’hui, en toute honnêteté, qui est vraiment heureux de se lever le lundi matin ? Combien d’entre nous vivent grâce à leur réelle passion, leur réel savoir-faire ?

Quant aux gens les plus riches de notre Monde actuel, malgré leur flot d’argent virtuel, est-ce qu’ils bénéficient du meilleur savoir humain pour autant ? Les gens les plus riches du XVIIIe siècle, malgré leur puissance financière, n’avaient aucune chance de bénéficier des progrès des siècles suivants. Auraient-ils abondonné leur fortune si en échange, ils avaient pu bénéficier gratuitement de notre technologie actuelle, des progrès médicaux, de la possibilité de voyager si vite dans le ciel, d’avoir accès à tous nos loisirs ? Un Monde où les talents ne seraient plus freinés, mais poussés de l’avant sera un Monde bon pour toutes et tous. Nous avons tous à y gagner, même ceux qui se pensent très privilégiés actuellement.

A nouveau, si nous rationalisons notre production de manière la plus pragmatique et efficace possible, et que nous réfléchissons sur les fonctions précises de nos besoins, alors nous aurons tous accès à cela, d’où que nous venions, qui que nous soyons.

Bien sûr, une autre question se pose: celle du mérite. Pourquoi certains auront le même accès aux biens en contribuant moins ? Tout d’abord, si l’on parle de mérite, il nous faut faire le point sur cette notion actuellement. Certains se lèvent plus tôt que d’autres, c’est vrai. Mais est-ce que celui qui bénéficie d’un parachute doré mérite les millions qui lui sont attribués ? Est-ce que l’enfant qui meurt de faim mérite son sort ? Est-ce que vous estimez que le peu que vous avez le droit d’avoir dans vos vies actuellement est réellement ce que vous méritez d’avoir ? Oui, dans la vie, certains font plus que d’autres; mais si l’on se replace dans la perspective que ce que l’on donnera sera pour nous un plaisir, et que le but sera ni plus ni moins que chacun bénéficie du meilleur de cette contribution collective. Est-ce que la jalousie et la rancoeur seront réellement nos préoccupations dans un monde où chacun sera détendu ? Est-ce qu’on aura vraiment à jalouser son voisin quand a priori, nos propres besoins seront satisfaits ?

Si l’on réfléchit, c’est la société actuelle qui cherche à faire de nous des gens capricieux pour faire tourner la consommation cyclique. Nous sommes très capricieux collectivement, mais en fait, nous ne bénéficions que très rarement des biens que la société nous invite à acheter. C’est une carotte au bout du bâton: on la voit, on pense qu’on va l’avoir, mais on ne la mange quasiment jamais. Si nous ne sommes plus dans l’immédiateté, mais dans l’assurance que nous allons bénéficier de ce dont nous avons besoin, on ne sera plus poussés au caprice non satisfait. Si dans ma cantine, alors que je veux des frites, on me dit qu’il y en aura que demain, et qu’on me propose des pommes dauphines à la place, est-ce que je vais réellement taper un scandale ?

Quant au problème de la rareté de certains produits, il va nous falloir réfléchir. Il n’existe pas assez de tel grand cru de vin pour tout le monde, c’est certain. Ceci dit, peut-être que nous pourrions utiliser scientifiquement les méthodes employées dans la production de grands crus pour des produits de plus grande consommation. Et peut-être que celui qui voudra réellement obtenir un grand cru pourra par exemple participer aux vendanges de ce vin. Je n’ai pas de solution toute faite; en revanche, à tous, on va trouver les solutions.

Quant à la question de la violence quotidienne qui habite notre monde, est-ce que l’on peut penser qu’elle est fortement lié aux conditions de vie actuelle ? Est-ce qu’on voleur le sera toujours quand il n’y aura plus rien à voler, plus d’argent, et qu’il bénéficiera comme tout le monde d’une vraie richesse de vie ? Quelle est la part des conditions de pauvreté, d’exclusion, d’humiliation dans la violence d’aujourd’hui ?

Je suis persuadé que notre société actuelle flatte nos mauvais instincts, elle nous individualise complètement, tout en niant l’individu et en essayant de le fondre dans une masse informe. Elle nous met en concurrence les uns avec les autres, et notre possibilité de survivre passe souvent par le fait d’écraser autrui. Nous sommes tous méfiants des autres, et nous avons toujours l’impression d’être arnaqués, volés. On sait que les gens qui sont montés très haut et qui dirigent nos destinées sont les plus compétitifs, ceux qui ont le moins d’empathie, qui sont prêts à corrompre ou à être corrompus, ceux qui ont les dents les plus pointus. Mais est-ce qu’il faut qu’on les pointe du doigt, ou est-ce qu’il faudrait plutôt nous dire que si les moins ethiques gagnent actuellement le jeu, peut-être que c’est la règle actuelle de ce jeu qui doit être remise en cause.

(…) Quant à la question de l’utopie que représenterait une telle société, posons-nous la question du sens qu’utopie peut avoir aujourd’hui. Est-ce que ce n’est pas tout simplement un synonyme de projet, dans un monde qui a une absence absolue de projet ? Je conçois qu’une société totalement différente de la nôtre puisse sembler irréaliste, puisque nous sommes complètement habitués aux valeurs de notre société actuelle. Surtout si cette société s’oriente vers le bien-être de chacun. C’est trop facile. C’est le monde des Bisounours… Cependant, quelle société peut être irréaliste, magique, utopique; et quelle société peut être pragmatique ?

Est-ce que celle où l’on ne veut pas voir les causes réelles de nos problèmes, celle qui se base sur l’idée que l’on pourra éternellement consommer les choses plus vite qu’elles ne se renouvellent, celle où le rationnement de nos besoins se fait avec des chiffres qui ne correspondent plus qu’à eux-mêmes, celle où toute structure, tout individu est en concurrence systématique, celle où l’on pille des ressources, faisant des carnages écologiques, géopolitiques et sociaux, et où l’on croit magiquement qu’elle apportera paix et prospérité d’une manière soudaine, est-ce que ce type de société est pragmatique ?

Quant à l’autre type de société, celle qui se soucie de comprendre les causes de nos problèmes pour stopper les conséquences, celle qui a pour but de faire en sorte que les habitants de la planète puissent vivre mieux que moins bien, celle qui utilise les compétences et outils disponibles actuellement pour arriver à ses fins, est-ce que ce type de société est irréaliste, magique, utopique ? Cette idée d’économie basée sur les ressources est déjà dans la tête de dizaines de milliers de personnes de part le monde. Des réflexions d’individus, de mouvements de pensée sont déjà dans l’air du temps. Il faut que le débat sur ces idées grossisse encore plus. (…)

Peercommony Reconsidered

ZNet Debates logo[This is part of an debate regarding parecon and peercommony between Michael Albert and me. It is a repy to Michael Albert's Considering Peercommony. All articles can be found on the debate overview page – more will follow.]

Michael formulates various concerns and objections, many of whom are not new to me. I can’t address all of them fully, for lack of space and because many seem to ask for a blueprint of a future, non-capitalist society, which is not something I can or want to give. The meta-rule of all peer/commons-based institutions is that “you have to find your own rules.” Any successful peer project has a history of trial and error. Finding solutions that work for you is an essential part of the game.

But while I cannot describe the exact institutional mechanisms Michael asks me to describe, I’ll give my reasons why I think that people will be able to find and implement them.

Labor as a Problem

Both in parecon and Michael’s objections, the distribution of labor is treated as a big, worrisome problem. How to ensure that all the necessary labor is done? Interestingly, the worries of people who have a good understanding of technology, but lack a critical understanding of capitalism, are usually the opposite. They worry about the rapid disappearance of labor, especially the kind of labor that is “disempowering, … rote and repetitive,” in Michael’s words. I’m involved in the RepRap 3D-printer project, one of the biggest open hardware projects. One topic frequently discussed among the participants is the disappearance of “blue-collar,” physically challenging work, with people worrying about what will become of those that lack the necessary skills to succeed at “white-collar,” non-manual work. Authors like Federico Pistono (“Robots will steal your job, but that’s OK”) are beginning to understand that the ideological notion “Everybody has to work for a living” no longer makes sense. (Though they don’t understand that that notion is at the heart of capitalist ideology and that it didn’t even exist before.)

So, part of my response to Michael’s inquiry about “the institutions that would lead toward diminishing intrinsically unrewarding labor” is that these institutions are already in place. Almost every innovation in capitalism is about reducing labor. True, capitalists don’t care about whether it is rewarding or not, but usually the “rote and repetitive” labor is easiest to automate. Two objections are obvious: First, there are still tons of rote and repetitive labor, much of which has migrated to China and other Asian countries. Second, what will happen after capitalism? Won’t people lose the will or ability to innovate if the capitalist reason for innovation (more profits!) no longer exists?

But before addressing these objections, I would like to come back to Michael’s term “intrinsically unrewarding labor,” since I suspect there is something intrinsically wrong with it. It suggests that labor, or work (I prefer the latter term when not talking specifically about capitalism) must be “intrinsically rewarding” or else people will never do it voluntarily, without coercion or compensation. “Intrinsic” seems to indicate that the task must be rewarding (satisfying, enjoyable, fun, instructive) in itself, regardless of whether or not it it useful for others. But that misses important aspects of what motivates people, since these factors are not everything.

Nobody enjoys working for the wastebasket; almost everybody enjoys feeling needed, feeling appreciated, knowing that one did something useful. Hence the notion that people, unless convinced by “extrinsic” payment, only do things that they “intrinsically” enjoy without taking the needs of others into account, misses the point. Being useful to others is part of what makes tasks enjoyable.

Back to the point of China and Bangladesh, and all the “rote and repetitive” labor that is still an essential part of capitalism. Can we expect that all that labor will be taken over by volunteers who aren’t forced by the need to earn money? Certainly not, but I don’t think the lack of payment is the problem. The actual problem is any kind of work that nobody does unless forced or paid. I don’t think that humanity can get rid of capitalism without getting rid of (at least) most such work.

Does that mean that overcoming capitalism has to remain a pipe dream? Not at all, but it means that reasoning about abstract institutions is not enough. Overcoming capitalism implies overcoming the often rote, boring, or annoying labor that makes it real. How can we produce an encyclopedia without having to pay people to do it? Wikipedia has solved that problem. How can we produce computers or clothes, without having to pay people? We don’t know yet, but we – humanity – will have to find out.

Indeed I suppose that much of this labor will be “stolen by robots” still during the reign of capitalism. Today, it’s mainly a convenience decision whether to employ low-cost labor or whether to utilize machines, and if and when the costs for international shipping raise again (say due to Peak Oil), automation becomes more attractive.

And after capitalism? Won’t the rate of innovation become much slower if market pressures are removed? I suppose it might well become slower overall, since the reduction of human labor will no longer be a general goal, as it is in capitalism. For work which is not a problem – work which enough people do willingly –, there will be no reason to reduce it.

But tasks that don’t attract enough volunteers are a different matter. Here everybody who wants those things done, but doesn’t want to do them themselves, will be interested in figuring out automatic solutions. Or in finding ways of re-organizing them to make them more attractive for yourself, or for others. It is exactly the lack of an “easy way out” – of a huge number of people who desperately need to earn money and therefore accept almost any job – that will be the driving force for further automation and for the re-organization of work to make it more enjoyable and rewarding.

While Michael and many others see work as the big problem, I don’t, for three reasons:

  1. There are enough people, about 7 billion according to latest statistics. Most of these people enjoy working, enjoying doing something useful for others – not permanently, not 40 or more hours per week, but certainly from time to time.
  2. There is not that much to do. “Unemployment,” the lack of work for people who want or (more exactly) have to work, is one of the biggest problems today, as any politician will confirm. Moreover, most of the work done today will be unnecessary after capitalism. Much is just overhead of the market and property system – advertisement, banking, most market research, most police work, many state institutions, armies, weapons production. Much of the remaining work stems from the fact that production takes place in private firms who cannot, or don’t want to, re-use the results of the work done in other firms. In peercommony, building upon the works of others is commonplace and such duplicate effort is unnecessary. Moreover, much of the work formerly done by people has already been taken over by machines, and for even more that should be possible.
  3. People’s interests about what they like to do and their skills and talents about what they are good at (or can learn) vary a lot. Stigmergy, the hint-based task distribution mechanism of peer production, is about bringing together the various tasks that need doing with the manifold preferences of what people enjoy doing.

Making Your Own Rules

Some of Michael’s concerns are rather strange:

Consider a workplace. Its workers establish a schedule by operating as a self managing collective…. they … establish a norm of five hours of work for each participant. Joe says, screw that, I want to work seven hours (or three hours)

Why should anyone mind if others work a bit shorter, or longer? Even modern capitalism isn’t very strict about that. Part-time work is accepted in many companies, and few companies will object to their employees doing unpaid overtime.

I can think of scenarios where the collective would indeed be unwilling to accept certain behaviors. If Joe came for just one or two hours each day, merely played around with the equipment, and never did any useful work, they would probably say: “Stop that. Either help us here or spend your time elsewhere.” On the other hand, if he spent twelve hours in the workplace, every day, they might suggest him to relax and do less, out of fear for his health or his life beyond work. But if he contributes in a useful way, why should anyone mind if he stays a bit longer or leaves early?

[Joe continues] and I want to work late at night so the rest of you have to turn on the lights for me when no one else is here and you have to get by without me when I choose to be elsewhere.

Just leaving the lights on for some hours doesn’t seem a reason for concern, though the situation could be different if they had highly specialized machinery that uses lots of electricity. Finding times for joint meetings, when necessary, is a different matter. The people running a workplace make their own rules and will expect anyone who joins to accept the rules (though they can certainly try to change them, too).

Does being peers imply that the collective cannot say to Joe, “no, working here conveys certain responsibilities, and if you don’t want to abide them, that’s fine, but in that case you can work somewhere else?”

Of course they can. It’s part of what being peers is about. If they weren’t peers, only the bosses would make the rules.

Self-selection and Trust

Another strange idea Michael seems to have gotten is that self-selection means everybody can act out their own desires, regardless of others. That’s not how it works. Voluntary self-selection means that others cannot force me to do something specific, but also that I cannot force them to accept my contributions.

Suppose I want to play shortstop for the local ball team…. I go down and announce my desire and trot out to play.

Becoming part of a team means being accepted by the team. Nobody can force you to play baseball, but neither can you force anyone to play it with you. Non-coercion goes both ways.

Suppose I decided to contribute as a doctor. I enjoy it, and feel it is useful to me, but it would do immense harm to others.

How could it? To be accepted as a doctor, just as for any other task, you have to prove to people that you know what you’re doing, that you deserve their trust. As Michael Bauwens says, peer production is “anti-credentialist,” so you’ll probably do that in a somewhat different way from today. Not by studying for several years and then receiving a degree that certifies you’re worthy. More likely, you’ll be able to gain that trust in a more “hands-on” fashion. You might become a volunteer of a hospital or another already trusted institution, where you’ll learn and improve your skills under the careful supervision of more experienced participants who’ll ensure you can’t do damage.

Stigmergy and Social Self-organization

Michael asks:

How do I know other’s needs, including people who consume my product, produce what I use in my work, or produce what I consume at home? How do I know if I ought to produce item x? … Siefkes … says “participants leave hints … about started or desired activities, encouraging others to follow these hints and take care of the desired tasks.” … Maybe this can work … for some relatively unimportant undertakings whose timeline is entirely flexible being done by people with independent income.

Only somebody who hasn’t much to do with computing would call Linux “relatively unimportant.” Also, free software projects such as Debian, the most influential, almost entirely community-managed Linux distribution, have to adhere to very strict timelines at least in certain regards. Whenever bugs, especially security-critical ones, occur, they must be fixed quickly or the software will fall in disrepute. They manage quite well. Many people prefer free software because they consider it more secure and bug-free than proprietary alternatives, and quantitative studies support this (cf. Wheeler, Delio).

But for harvesting corn? For smelting steel? For flying airplanes and tracking them, for keeping a hospital clean? All in unison. All with inputs and outputs matching up properly?

Stigmergy, the leaving and following of hints, and the voluntary self-selection of people, is indeed at the heart of peer production. I suspect that this is often wrongly perceived as being entirely noncommittal and just following the “pleasure principle” – today I do this, tomorrow that, starting, abandoning, and interrupting activities at will without caring about other’s need.

There is a piece of truth in that since peer production makes it indeed easy to pursue different interests and engage in manifold activities. But otherwise this notion is very misleading, since it ignores the social coordination and organization which peer production entails. Part of the peer philosophy is “passing the baton”: if you start something, you should either finish it or else try to find someone who takes it over:

When you lose interest in a [task], your last duty to it is to hand it off to a competent successor. (Eric Raymond)

People run hospitals and fly airplanes today, why shouldn’t they do so in peercommony? Does Michael believe that the fear of losing one’s job and income is the only thing that motivates people today, and that a society without such fear would never work? In peercommony as in capitalism there are consequences if you don’t do the things you agreed to do. I could respond that peer producers might still be motivated by fear: not of losing your income, but of losing the respect of your peers if you don’t live up to your (voluntary) commitments, of losing coworkers and maybe friends if you have to withdraw from a project.

But I don’t believe that fear is a necessary motivator, or a good one. There are other reasons why people engage, why they enter and fulfill commitments, why they write software and encyclopedia articles and why they will run hospitals and fly airplanes if given the opportunity. I have discussed these reasons before and won’t repeat them here.

How will peer projects providing e.g. health care, transportation, housing, or food, look like and work? They will be self-organized by people who come together to provide these goods, because they consider them important or because it’s an area of engagement they like. Their goal will be to provide goods to those who need them, not to make a profit or earn money (meaningless notions in a peercommony). But saying much more is hardly possible today, since finding the rules and organizational arrangements of successful peer projects is a trial and error process. Nobody could have predicted in advance how the Wikipedia works. Even its founders’ original ideas turned out to be quite wrong. Only by being flexible about them, by constantly modifying them in ways that made the Wikipedia more attractive for contributors and also readers, were they able to make it a success.

Fairness Without Money

The idea that peercommony doesn’t use money to couple consumption to work seems to worry Michael:

If no one has a social responsibility to do a fair share of work to receive a fair share of social product, then … peercommony is saying, please do less than a fair share of work and take more than a fair share of stuff.

Implicit here is the notion that work is bad and to be avoided, while consumption is good and to be maximized. But I doubt that most people would decide to consume excessively and work very little. Maybe they would if work were generally considered a burden, as in capitalism and, apparently, in parecon. But peer production is about organizing work (useful activities) in ways that make it enjoyable, interesting, and fulfilling – which doesn’t mean it cannot be hard, sweaty, and occasionally annoying, too. If work is organized in such a way, the notion of “sharing it fairly” stops making much sense. If it is a normal and enjoyable part of life, why should one complain about somebody who works less, or more, than the average? As long as everyone is satisfied with what they’re doing, there is no problem. Whenever that’s not the case, it’s a problem that should be addressed, but it’s a qualitative, not a quantitative problem.

Fair sharing of stuff, or consumption, is another issue, since the Earth’s resources are limited. This can be measured by the ecological footprint. These days, the average footprint of humanity is 50% higher than what’s sustainable – 2.7 global hectares per person, while only 1.8 are available. The average footprint in highly industrialized countries is even higher – about 5 hectares in Western Europe, 8 hectares in the US.

For people from these countries, a radical reduction of their footprint is necessary for a sustainable and fair world. But why tie people’s consumption, and hence their footprint, to how much they work? Why should a person that works 50% longer than typical (maybe because they like what they’re doing) have a footprint 50% above the sustainable average? That doesn’t make sense.

Maybe another kind of accounting system is needed to ensure that everybody’s footprint stays within fair limits? If so, it couldn’t be based on money and work, but would rather measure the eco-footprint of all the goods they use. I don’t preclude that possibility but I suppose it would be difficult to organize in a fair manner. There are reasons such as illness that can cause a person’s footprint to go above the global average and shouldn’t be held against them. Rather than imposing a strict footprint limit, a hint-based system might be a better solution. It would inform people whether their personal footprint is below or above the fair average, thus guiding (but not forcing) their decisions.

While a drastic reduction of their footprint is required for people in the Western world, I doubt it would mean a drastic reduction of quality of life. US Americans have a footprint 60% higher than in Europe, but hardly an European would believe that the quality of life in the US is 60% higher. And capitalism is an extremely wasteful system – many of the produced things are never sold or hardly used, things are designed to break early and to instill follow-up needs, and production methods are often unnecessarily wasteful (regarding resource usage, not monetary cost). Overcoming capitalism and its wasteful patterns should allow a large reduction of footprint without forcing anybody to abstain from goods they really like.

From: keimform.deBy: Christian SiefkesComments

Entwertet die Werte!

Streifzüge 50/2010

von Franz Schandl

Allenthalben ist von Werten zu reden. Von Werten, die wir haben, oder welchen, die wir brauchen, von Wertewandel und Werteverfall und vor allem und unablässig von der Wertegemeinschaft. Denn die benötigen wir, unbedingt. Auch allen Ausländern würde sie artig bekommen. Dass die Leute vor solchen Debatten nicht einfach davon laufen oder lauthals auflachen, lässt schließen, dass das implizite Bekenntnis zu den bürgerlichen Leitwerten trotz Verdruss ungebrochen gegeben ist. Das Aroma der bürgerlichen Grabkammer verkauft sich noch immer als das edelste Parfüm dieser Welt. Auf ewig soll es so riechen.

Der Wertekonsens mag zwar keine richtige Überzeugung sein, aber solange er als synthetische Voraussetzung in Verwendung steht, hält er die Reflexion fest im Griff. Der Wert, der steht hoch im Kurs. Kein Konkurs vermag ihn erschüttern. Dass wir etwas wert sein sollen und dazu Werte brauchen, kann das anders sein? Nein, es ist das Selbstverständlichste auf der Welt, den abstrakten Prinzipien des Bürgertums zu huldigen: Freiheit, Gleichheit, Gerechtigkeit, das wärmt die Seele, das sind doch Werte für ewig! Nicht?

Das Zentrum der Werte bildet – das Wort verrät es durch seinen Singular – die ökonomische Kategorie selbst, der Wert. Der Glaube an ihn ist die gemeine Basis diverser Ausdünstungen unserer Befangenheit. Alle Bereiche sollen durch Werte dem Wert angepasst sein. Man denke nur an all die befallenen Begriffe wie Wertschätzung, Wertschöpfung, Bewertung oder wertvoll. Auch das Selbstwertgefühl ist in seiner Konstitution nie etwas anderes gewesen als die von außen geprägte Werteinschätzung des Selbst, wobei das Selbst die Rückbezüglichkeit schon in sich trägt. Es ist ein abstraktes Sich, kein konkretes Ich, ein Subjekt, dessen Selbstwert immer an Verwertung orientiert sein muss.

Die Achtung der Menschen erfolgt nicht direkt, sondern über die jeweiligen Wertigkeiten der Rollen und ihrer Masken am Markt. Akzeptiert wird, wer sich verwertet. Jeder Wer ein Was! Und wer kein Was, ein Nichts! Dieses Selbstwertgefühl sinkt rapide, wird der Einzelne vom Kapital nicht anerkannt. Nicht nur Arbeitslose spüren das, die aber ganz besonders.

Die Frage, welche Werte wir brauchen, ist einfach zu beantworten: Keine! Nicht Werte brauchen wir, sondern Freude und Freundschaft, Bewusstsein und Reflexion, Kooperation und Verantwortung, Lust und Liebe. Gesellschaftskritik, die sich unter diesem Level positioniert, ist keine. Sie ist höchstens Weltverbesserung, wo diverse Verschönerungsvereine via Demokratie uns einen „guten Kapitalismus“ (Robert Misik) bescheren möchten: Dort eine Steuer und da ein Verbot und hier eine Förderung und noch ein Recht und ein Radweg dazu, was sonst soll man wollen? Und ist Rot-Grün kein Fortschritt? Oder gar eine Strukturreform? – Welch gnadenlose Vergeudung des Daseins!

Die Frage, die sich stellt, ist ja an Banalität kaum zu unterbieten: Wollen wir gut sein oder wollen wir etwas wert sein? Und wer meint, das sei das Selbe, hat Selbiges nicht reflektiert, sondern nur einen automatisierten Reflex der objektivierten Gegebenheiten in Gang gesetzt. Wir jedenfalls wollen uns gewinnen und die Welt noch dazu. Gegen das Kapital – für das gute Leben! Es gäbe schon viel her, dieses Leben, ließe es sich in vollen Zügen genießen, wenn da nicht…

Der Markt ist uns nicht geheuer, sondern ein Ungeheuer. Völker sowieso. Und arbeiten gehen wollen wir auch nicht. Wenn die Streifzüge Sinn machen, dann nur als Substanzialisierung des Werteverfalls. Wir sind also nicht ein obligater und abgeklärter Ruck in die Mitte. Unser Programm ist geradewegs die Entwertung der Werte.

Radical Notes — interview

Radical Notes is a well-established on-line international forum for transformative politics with a special concern for South Asia. An in-depth interview with Anitra Nelson on non-market socialism and Life Without Money — conducted by Pratyush Chandra, who posed some insightful and intelligent questions — has just been posted on Radical Notes here.

Some extracts follow:
We see non-market socialism as the only way to address the combined crises we face, which are results of a capitalist system based in production for trade, relying on monetary accounting and exchange. This system contorts and confuses the values, relationships and structures that ideally exist between people and between people and nature. At the heart of the capitalist system is the practice and concept of money as a measure, even a god. The structure and relations of capital are impossible without the practice and concept of money as a general all-purpose means of exchange and unit of account. Capital is money that begets more money.  Thus monetary values come to dominate social and environmental values in more and more intensive and expansionary ways. The modern state arises as a handmaiden to capital. We buy and we vote; we are servants to both...

Money and markets represent capitalist power, not only a vernacular of power, but also, and more importantly, existing material practice of power. We must recover that power over the means of our existence, over the conditions and practice of our existence. You cannot have capital without money. You cannot have abstract labour or labour for wages without money. Especially people who have no money understand that money is not a neutral tool, it’s a form of control. Capitalists are defined by money, their power is monetary power, their logic is a market-based logic. If our strategies for confronting, undermining and overwhelming capital are based in these simple facts, it is not hard to challenge the system. Non-market socialism is pragmatic.

In as much as market socialists and social-democratic socialists support market processes and mechanisms, I think that they share a basic misunderstanding of monetary and market practices and how they constitute capitalism. Twentieth century examples of centrally planned and market-oriented socialism, best described as state capitalism, clearly failed to democratise power and, in many ways their systems of production and distribution mimicked capitalist work and consumption. Socialist managers seemed to use market models as instruments of power to control the masses much as we are contained in capitalism. For me, socialism must mean sharing power, the power to decide what is produced, how it is produced and for whom. Socialism must be state-free and class-free because states and classes represent exclusive power...

In Life Without Money, we elaborate a local–global compact society, not to lay down a hard and fast plan for a non-market socialist future but to stimulate people’s imaginations and counter those who regard it as impossible. Most significantly, for our activist practice, we need to have a clear idea of where we are going and how our different activities might ultimately constitute a socialist future. We want as many people as possible elaborating ideas of a post-capitalist future so we can argue, experiment and establish this society.

To distinguish ours, we needed to name it somehow. I liked the way that the word ‘compact’ worked in two directions, socio-political and the other environmental and material. The noun ‘compact’ refers to a social agreement and, used as an adjective, ‘compact’ is associated with efficiency and economy, referring to a condensed, small and efficient use of space. The concept of a compact world is one of multiple horizontal cells, which aim for relative collective sufficiency within neighbourhoods and bioregions, connected by networks of various sizes appropriate to their functions, with voluntarily created and agreed to compacts structuring the production and flow of goods and services. ‘Collective sufficiency’ is a term we coined to refer to material, basic-needs sufficiency evolving on the basis of a commons and people working together to ensure their communal sufficiency (in contrast to individuals or singular households developing ‘self-sufficiency’).
See — <http://radicalnotes.com/2012/12/30/non-market-socialism-life-without-money-an-interview-with-anitra-nelson/>

The alternative to capitalism

You can find a very good summary of a non-market socialist vision and strategies in The Alternative to Capitalism by Adam Buick and John Crump out now as a Kindle eBook (originally published in 1986/1987). Extracts follow.
Capitalism is an exchange economy in which most wealth, from ordinary consumer goods to vast industrial plants and other producer goods, takes the form of commodities, or items of wealth that have been produced with a view to sale on a market. Although states have intervened in capitalism ever since it came into existence, in so far as the aim was merely to interfere with the operation of world market forces, their intervention was only at the level of the division, not the production, of surplus value. However, over the past 100 or so years, there has been a definite trend in capitalism for states to go beyond merely trying to distort the world market, and to involve themselves in the actual production of wealth by establishing and operating state enterprises.
If state capitalism is not socialism, what is? In other words, if state ownership and management of production does not amount to the abolition of capitalism but only to a change in the institutional framework within which it operates, what would be the essential features of a society in which capitalism had been abolished?
To find a coherent set of ideas which are subversive of capitalism, and which do offer an alternative to production for the world market, one must turn to the 'thin red line' represented by … anarcho-communism; impos­sibilism; council communism; Bordigism; situationism …

[T]here is a basic set of socialist principles which these currents share. Initially, four such principles can be identified. The currents of non-market socialism are all committed to establishing a new society where:
1) Production will be for use, and not for sale on the market.
2) Distribution will be according to need, and not by means of buying and selling.
3) Labour will be voluntary, and not imposed on workers by means of a coercive wages system.
4) A human community will exist, and social divisions based on class, nationality, sex or race will have disappeared.

Let us clarify these four principles for those readers who may not immediately grasp all their ramifications...
Published by Theory and Practice, a paperback will be released if demand proves high.